Les dernières grosses productions du cinéma chinois, comme celle de Zhang Yimou, pourtant soutenues par le pouvoir pour faire face à Hollywood, ne sont pas du goût de l’Ecole du Parti communiste, qui dénonce leur goût pour le sang et le sexe.
« Un art de qualité n’est pas fondé sur l’argent. Les bons films ne sont pas faits de spectacles somptueux et de grands banquets visuels, encore moins de la conjugaison de la violence et du sexe », estime dans la dernière livraison de l’Ecole du Parti, Study Times, Tao Dongfeng, un professeur de l’Ecole normale de Pékin.
Ce dernier recense les derniers films à gros budget du cinéma chinois, parmi lesquels ceux de Zhang Yimou, « La malédiction des fleurs dorées« , et de Feng Xiaogang, « Le banquet », des superproductions, avec arts martiaux, costumes d’époque et qui retracent tous deux des règlements de compte au sein des cours impériales.
« Certains disent qu’aujourd’hui Zhang Yimou est comme un peintre, il se contente de jeter des seaux de couleur rouge sur l’écran », écrit M. Tao, expliquant que la nausée ne l’a pas quitté après avoir vu le film de Zhang Yimou, qui a été chargé par le régime d’organiser la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Pékin en août 2008.
« La malédiction des fleurs dorées », le film le plus cher du cinéma chinois avec un budget de 45 millions de dollars, a également été un record au box-office en Chine avec 35 millions de dollars de recettes moins d’un mois après sa sortie en décembre, même s’il a été boudé par une partie de la critique.
Pour l’auteur de l’article publié par le Study Times, qui se dit favorable à des « histoires simples mais éternelles sur la philosophie de la vie », même si les films d’Hollywood sont aussi critiqués pour leur violence, « ils font au moins la part entre la vérité et le mensonge, entre la justice et le démoniaque ».
Au début de l’année, l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision s’était inquiétée de la prolifération des programmes de télé-réalité « vulgaires ».
Elle avait annoncé le lancement d’une campagne visant à « purifier les écrans » afin que les programmes télévisés reflètent davantage les objectifs du régime communiste visant à l’établissement d’une « société harmonieuse », qui met l’accent sur la justice sociale et le respect de l’environnement.
