Avec plus de 11 courses gagnées depuis son arrivée à Hong Kong le 1er décembre dernier, Maxime Guyon est, à l’image de Christophe Soumillon, la nouvelle star des jockeys français pour les Hongkongais. Notre partenaire, Trait d’Union, l’a rencontré.

Âgé de 21 ans, le jeune jockey est considéré aujourd’hui comme la « nouvelle terreur des pelotons », certains n’hésitant pas à le qualifier « d’enfant terrible » du circuit hippique ou encore de « nouveau Yves Saint Martin ».
Le cheval est une passion de toujours pour ce Mayennais qui a découvert l’école AFASEC du Moulin à Vent à Gouvieux lors de ses courses enfantines à dos de poney.
Il court pour la première fois à 16 ans et depuis ne s’est jamais arrêté. Les victoires se sont succédées.
« Je n’ai pas évolué dans ce milieu, ma mère est serveuse dans un bar certes PMU et mon père travaille dans le BTP, je n’étais pas forcément prédestiné à une carrière de jockey », explique-t-il.
Son rêve, devenir un jockey normal. « Je suis le premier étonné de la rapidité avec laquelle je me suis retrouvé à ce niveau de la compétition. », explique-t-il.
«Le fait de ne pas vouloir affirmer dès le départ de grandes ambitions était sûrement dû à la crainte de ne pas réussir, je m’étais donc fixé de petits objectifs. Depuis, tout a évolué et moi avec. Gagner le prix Jockey-Club en France (en juin dernier), des groupes A avec de très bons chevaux est quelque chose de magnifique, les trois groupes I les plus importants, en France, sont le Jockey, le Diane, et, bien sûr, l’Arc de Triomphe. », précise le jeune français.
L’aventure asiatique
Se confronter à l’Asie est une expérience totalement différente de ce qu’il connaissait jusque là.
« Ici, les courses sont perçues d’une autre façon, financièrement d’abord. Les plus petites courses représentent de bonnes courses chez nous, on peut voir 25 millions de HKD joués sur une seule course. C’est impensable en France sur des courses qui ne sont pas de renommées internationales. Cela représente dix jours de mises en France. Le domaine aussi est surprenant. A Shatin nous évoluons au milieu des montagnes là où à Happy Valley nous sommes en plein de cœur de la ville entourés de buildings. De nuit c’est encore autre chose, les sensations sont vraiment différentes. », indique-t-il.
« Les entraînements aussi se font différemment, nous sommes à cheval dès 6h du matin ce qui est bien plus matinal qu’en France ».
Autre sensation marquante pour le Français, le public chinois.
« La force du public est aussi impressionnante ici. Malheureusement en France il n’y a pas vraiment de public en dehors des jours de grandes courses alors qu’ici il y a du monde tout le temps, à chaque course, deux fois par semaine, l’hippodrome est plein. C’est un vrai manque en France. », tient-il à ajouter.
Cet attrait du public chinois pour les courses se ressent à tra- vers la notoriété des jockeys, considérés en Asie comme de véritables icônes à l’image des footballeurs en Europe.
« C’est vraiment dommage que l’on ne soit pas reconnus comme des sportifs de haut niveau parce que sincèrement c’est un véritable sport difficile, même si, vu de l’extérieur, ça semble simple car on ne reste que deux minutes sur le cheval pour une course. Ce sont deux minutes très intenses et très physiques. », souligne Maxime Guyon.
Lorsque vous demandez au jeune jockey quelles sont ses références dans ce milieu très fermé, c’est sans hésiter qu’il ré pond Olivier Pesle.
« C’est un homme que j’apprécie beaucoup. En plus d’être un très bon jockey avec une carrière remarquable, il a su rester humble et simple ». Il admire également le Français Christophe Soumillon un homme expérimenté qui sait aider les jeunes jockeys au début de leur carrière.
À l’image de ce dernier, une carrière fulgurante s’offre d’ores et déjà au jeune jockey. Malgré ses 21 ans, il sait garder la tête froide face à cette notoriété grandissante.
« Quand on y pense à mon âge, tout ce qui se passe pour moi est assez énorme. Le fait de monter dans un autre pays qui est réputé pour être sélectif dans ce secteur et où seuls les top viennent et réussissent. Je suis très fier. J’ai la chance de pouvoir exercer partout dans le monde (Japon, Angleterre, Suisse, Italie, Allemagne, Maurice et Hong-Kong). Quand on peut le faire, il faut le faire. C’est une expérience en plus, on découvre un pays et une autre manière de monter en course, une autre culture, d’autres règles. »
Sous ses aspects de jeune premier, souriant bien que timide, Maxime Guyon sait parfaitement où il veut aller. Concentré sur sa carrière il reste néanmoins très lucide sur ce métier où la retraite arrive vers 40, 45 ans.
D’ici là, Maxime Guyon risque fort de nous étonner encore. Espérons qu’il trouvera le temps de s’adonner à ses loisirs préférés, la pêche, la pétanque et le foot.
Trait d’Union est le premier et seul mensuel gratuit imprimé en français à Hong Kong, Macau et du sud de la Chine à destination de la communauté francophone. Il est édité par Version Française Ltd.
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