L’artiste peintre vidéaste, Marianne Daquet, ouvre un atelier d’arts plastiques dans une hutong au centre de Pékin. Diplômée des Beaux-Arts, la jeune femme de 29 ans souhaite créer un lieu d’apprentissage à destination des enfants et des adultes.

C’est dans une cour carrée, qui n’a rien d’un siheyuan réservé aux fortunés mais qui possède le charme des petites maisons fermées pékinoises, que Marianne Daquet a décidé d’ouvrir un atelier d’arts plastiques.
Au sud de la rue de Dongsi, l’atelier, niché au cœur des ruelles d’une Hutong, propose des cours tous les matins et les après-midis de dessin, peinture, sculpture, modelage ou encore de bricolage pour tous ceux qui ont un jour eu envie de se confronter à l’inventivité et à la création.
« À Pékin, il y a très peu d’activités pour les enfants, en particulier pour les adolescents. A mon arrivée, j’ai donné pas mal de cours particuliers à domicile aux adultes comme aux enfants et cela m’a donné l’idée de créer une structure qui serait plus un atelier qu’une école car j’enseigne au lycée français le mercredi après-midi et je souhaitais continuer cela hors du cadre scolaire » explique Marianne.
La jeune diplômée des Beaux-Arts de Bourges et de Nîmes est arrivée en Chine, il y a un an, dans une lassitude certaine du monde contemporain français et dans l’espoir d’une nouvelle vie.
» Aux Beaux-Arts, on apprend une sorte d’autonomie dans la création et surtout on rencontre des professeurs qui sont marquants et qui modifient singulièrement nos vies. Des opportunités se présentent qui enclenchent d’autres projets. Pourtant, il y a un moment où le milieu de l’art devient difficile et l’idée de faire de l’art pour l’art apparait absurde » explique Marianne.
La jeune femme a exposé, notamment, pour le prix Altadis au Palais de Tokyo et dans la galerie parisienne d’une taïwanaise Miss China comme une sorte de préfiguration de l’avenir.
« Avant de commencer les Beaux-Arts, je m’étais inscrite dans une école de cuisine. J’ai passé les deux concours que j’ai réussis et j’ai choisi l’art car la vie d’artiste me semblait moins évidente, plus dure mais plus bohême. J’avais une vision romantique des choses car la vie d’artiste ce n’est pas du tout cela. La vraie vie d’artiste est avant tout de chercher des boulots pour gagner sa vie et remplir des tas de dossiers pour obtenir des résidences ou des bourses. J’ai donc oscillé entre les expositions, les cours d’arts plastiques en lycée et, moins épique, le métier de serveuse. »
Marianne Daquet a commencé sa formation artistique par le dessin mais est devenue très vite vidéaste. Ses vidéos, toujours très construites, entremêlent des personnages et des espaces tirés du cinéma, sans fin ni début nécessaires à la narration cinématographique. » Un professeur m’a dit un jour que j’étais capable de construire des décors très compliqués pour simplement faire apparaitre une porte et c’est exactement ce qui me plait. J’aime l’idée de se donner les moyens de mettre en place les choses et avec ce support qu’est la vidéo qui fait appel à tous les sens » explique l’artiste.
Et l’appel à tous les sens n’est pas incompatible avec la cuisine à laquelle Marianne n’a pas renoncé en s’inscrivant, avant son départ en Chine, à un CAP à Vannes en Bretagne « J’ai toujours aimé la cuisine. Il y a un rapport au foyer et à la famille qui me plait beaucoup, le fait d’entretenir le feu tout simplement » explique la jeune femme le sourire aux lèvres.
C’est pourtant la création artistique qui dominera. L’artiste met, un temps, de côté la vidéo pour reprendre le dessin et la peinture. Entre tableaux et illustrations, elle crée des petits livres, des cartes de vœux pour Canal Plus notamment.
Sans vocation particulière pour la Chine, son projet de création de l’atelier d’arts plastiques est à l’image de sa perception du pays. « Je me suis sentie très vite très bien ici car j’ai trouvé une sorte de liberté que je n’avais pas en France où toutes les œuvres faites doivent s’accompagner d’une justification. Ici je fais mes dessins et illustrations, peintures et je monte ma petite école à l’intérieur de laquelle je souhaite qu’on puisse y trouver la même liberté ».
L’atelier a déjà ouvert ses portes pour les mois de juin et juillet et recommencera dès le mois de septembre. Pour le mois de juin et jusqu’au 20 juillet des sessions à la journée ou à la semaine sont ouvertes pour les enfants comme pour les adultes.
Enfants :
mercredi 15h -> 16h30
jeudi 14h -> 15h30
Ados :
mardi 14h -> 15h30
Adultes :
mercredi 9h30 -> 11h30 : dessin d’après modèle vivant
vendredi 9h30 -> 11h30 : arts plastiques
+ des cours du soirs de modèle vivant qui vont commencer les mercredi soir
Tarifs :
180 yuans le cours / 200 yuans pour le modèle vivant
A partir de la rentrée d’octobre le trimestre -> 1300 yuans
+ 100 yuans / an de cotisation pour le matériel
Contact :
[email protected]
136 4105 3976