Une cinquième attaque en moins de deux mois a eu lieu dans une école du centre de la Chine. 7 enfants leur professeur et sa mère ont été tués, avant que le meurtrier ne mette fin à ses jours. Les spéculations vont bon train sur les causes profondes de ces actes isolés.

Sept enfants, le directeur de l’établissement et sa mère ont été tués et au moins 11 écoliers ont été blessés, mercredi matin, au cours d’une attaque dans une maternelle de la ville de Hanzhong, dans la province centrale du Shaanxi. Le meurtrier, nommé Wu Huanming et âgé de 48 ans, s’est introduit dans l’école à 8 heures environ, muni d’un hachoir, et s’en est pris aux élèves, avant de se donner la mort de retour chez lui.
L’homme n’était pas connu autour de lui comme ayant des troubles mentaux. Propriétaire du bâtiment de l’école privée, son acte semble avoir été motivé par un contentieux avec la directrice, qui aurait refusé de restituer les locaux malgré l’arrivée à expiration du bail.
Il s’agit de la cinquième attaque dans une école chinoise en moins de deux mois. En mars dernier, un homme a poignardé à mort 8 élèves dans un établissement du Fujian. Le meurtrier a été exécuté un mois plus tard. Fin avril, trois autres attaques s’étaient déroulées en seulement trois jours. Au total, 17 personnes, essentiellement des enfants, ont trouvé la mort depuis le début de ces agressions.
Le gouvernement a annoncé début mai un renforcement des mesures de sécurité dans les établissements scolaires. A Pékin, les parents d’élèves ont reçu une note leur indiquant qu’ils ne pourraient plus entrer dans les locaux et devraient désormais présenter une pièce d’identité avec photo pour récupérer leur enfant en fin de journée tandis que les écoles ont reçu un équipement spécial comprenant entre autres choses des gants résistant aux coupures de couteaux et des bombes lacrymogènes. Le ministère de la sécurité publique a envoyé 18 équipes à travers le pays pour superviser la protection des établissements scolaires.
Ces attaques sont d’autant plus choquantes pour l’opinion publique que le taux de criminalité du pays est relativement bas. Les spéculations vont bon train sur leurs causes. Certains pointent l’insuffisance des moyens de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux. En juin, le British Medical Journal publiait une analyse sur les problèmes mentaux dans quatre provinces chinoises. D’après celle-ci, 91% des 173 millions d’adultes souffrant de ce genre de troubles n’ont jamais reçu d’aide médicale.
Sur les forums, des internautes estiment que ces attaques sont le reflet des maux de la Chine, où le fossé entre riches surfant sur la croissance et pauvres la subissant est source de tensions sociales. D’autres leur répondent qu’il s’agit de faits divers isolés, malgré leur concomitance, et qu’en tirer des conclusions sur le pays est vain.
Suite aux quatre premières attaques, la télévision chinoise a diffusé plusieurs reportages sur les mesures de sécurité prises dans les écoles, expliquant comment se défendre en cas d’agression. La cinquième a été relayée d’une manière étonnante dans les médias, de crainte peut-être qu’elle n’inspire des déséquilibrés, ou simplement pour ne pas ternir l’image du pays. L’agence de presse officielle a rapidement publié une dépêche mercredi matin, reprise par les grands portails du web, tels que Sina et Sohu. Le journal télévisé du soir, le plus regardé de la planète avec 70 millions de téléspectateurs en moyenne, n’a pourtant pas évoqué l’attaque. Les éditions du lendemain matin non plus.
Article mis à jour jeudi 13 mai à midi