Une filiale de Bouygues Construction vient de remporter deux appels d’offres publics concernant la réalisation d’un tunnel complexe et la construction du plus grand terminal de croisière d’Asie pour un montant de plus de 850 millions d’euros.

En construisant l’une des premières pistes sur la mer au monde pour l’aéroport de Kai Tak en 1955, Dragages Hong Kong n’imaginait certainement pas que ce chantier serait transformé soixante années plus tard par ses héritiers en terminal de croisière.
« Nous sommes assez fiers de suivre nos ancêtres et si la technologie change, l’esprit perdure » déclare Nicolas Borit, son directeur général.
Le 3 mai dernier, la société a remporté à vingt minutes d’intervalle l’appel d’offre gouvernemental du nouveau terminal de croisière et celui du M.T.R.C. pour les 3,5 km les plus compliqués du tunnel de la future ligne TGV qui reliera Hong Kong à Shanghai et Pékin en 2015. Deux très gros projets pour un montant total de plus de 850 millions d’euros.
60 mois de travaux, un millier de personnes et deux tunneliers seront nécessaires pour réaliser dans les temps les deux « tubes » de 9 mètres de diamètre. Le chantier a démarré dès le 12 mai. La difficulté de cet ouvrage provient d’une dizaine d’obstructions qui jalonnent les 3,5 km du tracé t qu’il faut éliminer avant de pouvoir faire passer les machines.
« C’est une zone très complexe obstruée par les fondations profondes de bâtiments comme l’ancien terminal et les quais du ferry qui existaient avant que la terre ne gagne sur la mer, on passe aussi sous un pont d’autoroute, à proximité d’une ligne de métro et juste au-dessus d’un tunnel de drainage » explique Nicolas Borit.
Première phase concrète du grand programme de transformation du site de l’ancien aéroport de Kai Tak, future plaque tournante des croisières en Asie, le « Cruise Terminal » pourra accueillir dès 2013 simultanément deux paquebots allant jusqu’à 22 0000 tonnes et jusqu’à 8000 passagers.
Le bâtiment a été conçu par le cabinet Foster et Partners. Haute de 30 mètres, la structure de trois étages s’étendra sur une longueur de 800 mètres.
« En termes de système constructif, nous sommes beaucoup plus proches d’un ouvrage d’art sur trois étages ; nous avons une structure de pont avec des portées entre les poteaux de 44 mètres là où un bâtiment classique a des portées de 10 mètres. Cela permet d’avoir de grands espaces libres à la place de forêts de poteaux et de convertir par exemple les salles d’embarquement pour accueillir des banquets, expositions, mariages afin de rentabiliser l’utilisation des lieux toute l’année » souligne le directeur général. Du fait de son architecture et de son emplacement, le futur terminal deviendra, à l’instar de la Banque de Chine ou du Convention Centre, un monument symbolique de l’ancienne colonie britannique.
La politique de grands travaux décidée par Hong Kong l’an dernier prévoit plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissements pour des projets pharaoniques dont 10 à 15 milliards pour la partie ferroviaire. Des entreprises françaises sont pré qualifiées pour y participer.