Les alentours de Pékin comptent parmi les endroits les plus pollués au monde, comme le montre une récente étude réalisée au Canada. Les scientifiques se sont servis d’images satellites pour constituer une carte mondiale de pollution, et l’est de la Chine fait très mauvaise figure.

Une région en rouge foncé, c’est ainsi que se démarque l’est de la Chine des autres régions sur la carte mondiale publiée la semaine dernière sur le site de la l’agence spatiale américaine NASA.
Alors que le pays tente de réduire ses émissions de gaz à effet de serre depuis dix ans, au niveau mondial, il se trouve en bas du classement en ce qui concerne la qualité de l’air.
Les scientifiques Aaron von Donkelaar et Randall Martin, de l’Université de Dalhousie au Canada, se sont basés pour leur étude sur des données recueillies entre 2001 et 2006 par l’agence spatiale NASA.
Les images de satellite leur ont permis d’analyser la situation sur toute la terre, étant donné que la détection de particules à partir du sol – quand elle est effectuée – est différente d’un pays à l’autre, et donc difficilement comparable.
En 2010, la pollution de l’air repart à la hausse
Les résultats des Canadiens viennent confirmer les chiffres publiés par le Bureau de la Protection Environnementale de Pékin en juin 2010. Ils montrent que la concentration de particules fines dans l’air de Pékin est inquiétante.
Ainsi, la moyenne de la concentration pour la première moitié de 2010 est de 0,123 milligrammes par mètre cube, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande de ne pas dépasser 0,02 mg/m3.
Selon un rapport de l’OMS paru en 2007, près de 656 000 chinois meurent précocement chaque année, de maladies causées par la pollution de l’air comme l’asthme, la bronchite et des maladies cardio-vasculaires.
Néanmoins, depuis 2005, la qualité de l’air s’est globalement améliorée. Avant les jeux Olympiques, le gouvernement avait fermé nombreuses usines autour de Pékin, et avait introduit un système pour limiter la circulation dans la capitale, dont les rues accueillent chaque jour plus de 2000 nouvelles voitures.
« 2010 est la première année où la qualité de l’air a arrêté de s’améliorer. Mais la différence n’est pas très notable et il est difficile de faire des jugements très marqués« , explique Julien Chol, auteur du site pollution-china.com.
Selon le Wall Street Journal, la légère hausse de 2010 s’explique par la relance de l’économie chinoise, surtout dans les secteurs de l’industrie métallurgique, du ciment et de la construction.
Comment évaluer la qualité de l’air ?
En outre, à Pékin, la concentration des particules fines dans l’air est évaluée au jour le jour. Le Bureau de la Protection de l’Environnement de la capitale compte cinq niveaux de pollution (de 1 à 5).
Selon l’agence de presse Xinhua, on a recensé 140 jours de « bon air », également appelés journées de « ciels bleus » (niveau 1 et 2) sur les six premiers mois de l’année 2010, et 41 jours de haute concentration de particules.
Néanmoins, les appréciations des valeurs de pollutions varient d’un pays à l’autre. Une journée de « bon air » à Pékin (niveau 2) serait qualifiée de « médiocre » (niveau 7 sur une échelle de 10) en France.
« Tout gouvernement choisit une échelle de valeur qui permette d’informer le public, sans inquiéter trop la population. Le chiffre qui sert vraiment d’indicateur pour le gouvernement chinois est le nombre de jours de « ciels bleus ». Mais ce chiffre est souvent suspecté de faire l’objet de manipulations« , estime Julien Chol.
En effet, contrôler la pollution n’est pas seulement une question d’image pour la Chine, mais aussi une question économique. Selon un rapport publié en 2007 par la Banque mondiale, la pollution de l’air et de l’eau coûte chaque année près de 5,8% de son PIB à l’Etat .
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