Les autorités locales sont, en Chine, accusées de tous les maux. Une histoire dans la province du Zhejiang vient une fois de plus conforter la défiance.

Mr. Qian, fervent protestataire dans sa province, est mort sous les roues d’un camion le mois dernier. Les autorités locales expliquent que c’est un banal accident de la route, tandis que les villageois suspectent une volonté de couvrir un meurtre. Il se battait notamment contre l’installation d’une centrale électrique et s’était fait de nombreux ennemis.
Les circonstances de son décès sont obscures et les rumeurs se sont propagées à une vitesse fulgurante sur internet. La confiance en les autorités locales semble tellement minime, voire inexistante, que les rumeurs semblent toujours plus crédibles.
D’ailleurs lorsque son corps a été découvert sur la route, le réflexe des villageois a été de l’encercler afin que la police ne s’en approche pas pour ne pas altérer la scène du décès. Une caméra officielle aurait pu enregistrer la scène, mais les autorités ont expliqué qu’elle ne marchait pas très bien…
Les différentes versions
Lors de l’enquête menée après son décès, la controverse a atteint son paroxysme. La police a insisté sur l’accident alors qu’un nouveau témoin a affirmé avoir vu « quatre policiers tenir Qian Yunhui à terre et faire signe au camion de rouler tout doucement » à Liu Jianfeng, un journaliste du China Economic Times.
Le corps de Mr. Qian a été incinéré en début de semaine, sans avoir subi d’autopsie, excluant toute possibilité de trouver les causes réelles de sa mort. Les autorités locales ont fait pression sur Qian Chengxu, le fils du défunt, pour qu’il accepte la thèse de l’accident. Un dédommagement d’un million de yuan (soit 110 717 euros) a été promis à la famille. Son fils explique « je n’ai pas vraiment eu le choix, les autorités disent que c’est un accident, que faire de plus ? ».
La vérité ne sera peut-être jamais révélée mais ce genre d’histoire démontre avant tout le mépris pour les autorités locales. Si les gens font confiance au gouvernement central, selon un sondage, à 88%, les gouvernements locaux ne peuvent pas se vanter de mêmes résultats.
« Peu importe les circonstances du décès de Qian Yunhui. Cela ne démontre-t-il pas une crise politique, puisque l’on préfère largement écouter les rumeurs ? Si vous gouverniez, ne vous sentirez-vous pas concerné ? » écrit sur le web Yasheng Huang, un professeur de l’école de business MIT.
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Un million de yuans, c est louche.