
Une province du nord-est de la Chine a détruit un mémorial des immigrés japonais un mois après l’avoir construit en raison de l’indignation populaire, rapportent les médias officiels ce lundi.
Durant l’occupation japonaise en Chine, pendant la Seconde guerre mondiale, plusieurs milliers de Japonais se sont installés dans la province de Heilongjiang. Après la reddition du Japon, 5.000 d’entre eux sont morts de faim.
Le comté de Fangzheng a inscrit les noms de 229 d’entre eux sur un mur de près de quatre mètres de haut. Mais la population a déploré cette dépense d’argent public pour rendre hommage à ceux qu’elle considère encore comme des envahisseurs, selon le quotidien officiel en langue anglaise, le China Daily.
Lire la suite sur 20minutes.fr
A lire aussi : Chine-Japon : l’entente impossible? Entretien avec Valérie Niquet
Retrouvez toute l’info sur le Japon sur Aujourd’hui le Japon
- Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires
-
Envoyez cette page à un ami
L`humanisme et la compassion, c`est pas pour demain…
Une histoire bien compliquée! Car qui est envahisseur?
Le Heilongkiang ainsi que tout le Nord-Est n’est chinois que depuis une date relativement récente. A la fin des Ming, au début du 17ème siècle, la Chine est en guerre contre les envahisseurs du Nord et ces territoires appartiennent aux populations toungouses et mongoles qui vont s’organiser et s’unir sous le nom de « Mandchou ». La dynastie Ming ne pourra résister à la fois à ses multiples problèmes intérieurs et à ces agresseurs dynamiques qui vont à la fois militairement et par astuce politique prendre le pouvoir à Pékin. La résistance chinoise durera longtemps dans les provinces du sud mais l’empire chinois finit par succomber entièrement et devient l’Empire Qing, dirigé non par des Chinois mais par des Mandchous. Les Mandchous, numériquement assez inférieurs, ont été mangés par leur propre conquête malgré leurs efforts de conserver leur « mandchouitude » : le mandchou était langue officielle à la cour, le berceau de la population mandchou, l’actuel nord-est de la Chine, était interdit aux chinois. Cet interdit fut contourné par une immigration clandestine et des terrains étaient cédés aux chinois. Mais pour l’essentiel, c’était un territoire quasiment vide jusqu’ à la toute dernière période de la dynastie des Qing. L’Impératrice douairière Yahonala (c’était son nom mandchou mais elle est plus connue sous le titre de Cixi – mère aimante) finit par accepter une immigration chinoise plus forte. Lors de l’effondrement des Qing en 1911, ce territoire peu peuplé attisa la convoitise de tous les pays de la région:
– les Chinois qui considéraient qu’il était légitime pour la jeune République de Chine de récupérer ce territoire, les mandchous étant largement sinisés. La majorité de la population chinoise actuelle est le résultat de l’immigration massive de chinois du Shandong dans les années 1920-1930.
– les Russes, qui avaient déjà amputé les territoires mandchous de morceaux immenses (traités d’Aigoun et de Nertchinsk) – traités considérés par la Chine comme des traités inégaux mais pour lesquels ils ne demandent pas réparation;
Les Russes avaient déjà fondé la ville de Kharbine et ont toujours tenté de coloniser ces territoires jusqu’à l’époque soviétique.
– les Japonais qui ont créé l’état fantoche du Mandchoukuo, entièrement à leur solde. Le Mandchoukuo a été industrialisé par les Japonais qui ont fait travailler dans leur usines des ouvriers chinois; les installations furent en partie démontées et récupérées par les Russes après la capitulation du Japon. Il est utile de préciser que lors de la présence japonaise, les troupes japonaises ont stocké des armes chimiques qui font toujours problème et se sont livrés dans un camp de concentration à d’abominables expériences médicales sur des prisonniers ou otages chinois. C’est un point à prendre en compte pour comprendre les réactions chinoises même si ces japonais qui sont morts de faim ne sont probablement que les pauvres victimes de bouleversements historiques qui les dépassaient.
Il faudra sans doute du temps pour apaiser les haines et les rancoeurs, d’autant plus que le gouvernement chinois instrumentalise énormément cette épouvantable période de l’Histoire par des films, des pièces de théâtre, des romans etc…
Et j’ajouterais un élément qui a aussi son importance dans la compréhension des réactions chinoises, si tu me le permets : les Japonais n’ont officiellement jamais dit « pardon » a la Chine pour tous ces massacres et tests « scientifiques ».
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Chulian, d`ou tu tiens cela ?
De plusieurs sources, la première : les journaux, où j’avais lu des articles sur les Japonais qui descendait dans la rue pour demander pardon au peuple chinois pour les massacres perpétrés durant cette période parce que leur gouvernement ne voulait pas les reconnaître. D’ailleurs les livres d’histoire japonais, utilisés dans les écoles, ne parlent à aucun moment de quelconques massacres.
Et de deux, des chinois eux-même. Plusieurs fois j’ai discuté avec des amis car je ne comprenais pas la rancœur qu’ils avaient envers les japonais, même après leur avoir expliqué que ce n’est plus les même, la jeune génération est différente, que de l’eau avait coulé sous les ponts entre temps, etc. Et ils m’avaient dis à ce moment là que ce n’était pas tant envers les nouvelles générations de japonais qu’ils en avaient, juste qu’ils n’appréciaient pas du tout que le Japon n’est jamais demandé pardon à la Chine de façon officielle.
Mais si tu arrives à me trouver un document officiel, ou article de journaux me prouvant le contraire, je suis preneur 😉
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
en 72 et 95 deja…
On peut aussi citer une chronique radiophonique de Frédérique Charles, correspondant de Radio France au Japon.
C’est un fait connu et documenté.
Comme le fait que le l’empereur Showa (Hirohito) est resté empereur du Japon jusqu’à sa mort en 1989. Empereur sans pouvoir, certes, mais qui n’a jamais été jugé.
Pour s’imaginer l’effet psychologique sur les chinois, c’est un peu comme si les USA avaient maintenu Hitler à son rang jusqu’en 89 en se contentant de rendre sa fonction symbolique !
Son fils est le nouvel empereur.
On peut considérer que c’est de la tradition, du folklore.
Mais on peut comprendre aussi que beaucoup de chinois n’apprécient pas…
Ce que tu dis est juste Jean.
Il faut aussi ajouter la propagande d`Etat qui est loin d`alimenter des bons sentiments sur les japonais.
Ce que tu as ajouté est aussi exact.
Les gouvernements chinois et japonais sont d’accords sur un point : il ne faut pas que leurs peuples sympathisent.
Cette guerre froide est intense. Elle a des répercussions négatives concrètes sur l’ouverture de la Chine. Et c’est bien dommage.
Il y a aussi la guerre froide entre la Chine et les autres pays… quand on voit les pays `amis` de la Chine… qui sont loin d`etre des `amis` pour par exemple les pays d`Europe ou les USA, je me dis que les guerres ne sont pas finies…
Comment le seraient-elles ?
Le pays qui mène le bal a obtenu sa position par la guerre et ne jure que par elle.
Je suis assez pessimiste aussi maintenant. Il y a 10 ans, un changement positif su comportement des USA aurait pu emmener le monde vers la paix. Mais il y a eu un changement négatif.
La Chine prenant les USA pour modèle… Il faudrait que l’Europe s’impose en tant que telle et brille d’une autre façon et vite…
On en est loin…
En effet on en est très loin… Il faudrait tout d’abord pour pouvoir briller sur le plan mondial, s’imposer au niveau économique, comme l’on fait les USA avant, la Chine aujourd’hui, et ce dont l’Europe semble incapable de faire, et ne sera sans aucun doute incapable de faire dans 10, 20 ou 30 ans.
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Les des commencent a etre jetes.
Je vous conseille aussi de regarder de plus pres ce qui se passe du cote de Taiwan, et de voir le choix impossible des taiwanais : reunification progressive avec la Chine avec le KMT, ou alors la guerre avec le parti independantiste.
Tout vaut mieux que la guerre. Enfin, Taiwan est une démocratie, non ? C’est donc le peuple qui décidera …
A Hong Kong, la réunification a-t-elle plongé la ville dans les ténèbres ? Il ne me semble pas.
Bien sûr, il y a des indépendantistes et une propagande indépendantiste à HK (c’est surprenant, mais elle s’affiche plutôt librement). Mais les gens vivent-ils plus mal qu’avant ? Franchement, c’était pas le paradis non plus, HK, avant…
Qu’est-ce que ça changerait, pour l’ouvrier ou le paysan Taiwanais, la réunification ? Alors que la guerre, ça changerait quelque chose de très clair : il lui faudrait aller mourir.
Tu disais Jean : `Enfin, Taiwan est une démocratie, non ? C’est donc le peuple qui décidera `
Tu crois qu`avec la menace d`une invasion chinoise de l`APL, ils se risqueraient a choisir l`option independantiste ?
`Qu’est-ce que ça changerait, pour l’ouvrier ou le paysan Taiwanais, la réunification ? `
Les taiwanais destestent les chinois et le systeme politique de la Chine.
Chulian, je crois qu’il n’y a pas d’espoir qui passerait par s’imposer sur le plan économique. La grandeur économique des USA a couté trop cher à l’humanité. Les américains d’aujourd’hui n’en sont pas coupables, mais le dieu dollar s’est goinfré de sang, de spoliations, de génocides.
Non, il faut trouver une autre façon de dominer. Quelque chose de propre et de noble. Remettre l’argent a sa place.
Gandhi a su par sa seule personnalité infléchir l’histoire. Il n’y a donc rien d’impossible.
Si je suis ta logique Jean, ce n`est pas la Chine qui pourra changer quelque chose alors, car elle est de plus en plus capitaliste.
Je suis d’accord avec ça, à priori, la Chine n’est pas partie pour innover. Formés aux USA, la classe dirigeante chinoise applique les méthodes made in USA. Mais qui sait ? Comme nous ne connaissons pas par avance la nature et le chemin du changement, de quel système il émergera ?
On m’aurait demandé il y a 10 ans, je voyais le Dalaï Lama bien parti. Mais je croyais alors qu’il ne luttait plus pour l’indépendance du Tibet et qu’il se consacrait à promouvoir des solutions pacifiques aux autres conflits du monde. Je ne sais pas dans quel rêve j’avais pêché cette conviction.
Pour revenir à Taiwan, c’est à eux de voir. Mais je serais surpris qu’ils votent pour un parti ré-unificateur par détestation des chinois. Peut-être après tout. Ce serait un peuple intelligent qui a compris que la guerre se ferait contre eux. C’est rare.
Mais ne crois-tu pas que cette détestation soit remédiable en quelques décennies ? Notamment si le système chinois évoluent et qu’ils puissent rencontrer pus de chinois ? Et aussi si propagande Taiwanaise évolue pour réduire cette animosité; à moins qu’elle n’existe pas ? Je serais surpris aussi.
Tu sais, ma question était ciblée sur le bas de l’échelle. Je ne sais pas si l’ouvrier à la chaine Taiwannais déteste les chinois plus que son patron.
S`il n`y a pas de changement de systeme politique en Chine, Taiwan ne se reunifiera pas avec la Chine de facon librement consentie.
Pourquoi y aurait-il réunification non consentie ?
Pour Pékin, il n’est même pas question de réunification puisque Taiwan est déjà chinoise. je me trompe ?
Tout ce qui peut arriver, c’est une ouverture progressive des barrières. Taiwan étant une île, elle gardera son caractère.
Changer le système politique de Taiwan aurait quel intérêt pour Pékin ?
J’en reviens à l’exemple de Hong kong. Il y a bien réunification dans ce cas. Il ‘y avait pas le choix, pas de consentement. Pour autant, qu’est-ce qui a changé de concret dans la vie des habitants consécutivement à la réunification ?
Jean a écrit
`Pour Pékin, il n’est même pas question de réunification puisque Taiwan est déjà chinoise. je me trompe ?`
Je pense que tu ne vois qu`une partie du probleme.
Il y a un double langage : dans la communication avec les autres pays, Taiwan est chinoise.
Mais en interne, Taiwan doit etre reintegre a la mere-patrie. D`ailleurs de grands efforts de communication-propagande sont faits dans ce sens, en plus de la menace militaire, sans parler de l`accord-cadre qui lie plus l`economie taiwanaise et l`economie chinoise.
La pression est de plus en plus forte sur Taiwan.
Pour prendre un jargon bien connu : Taiwan doit etre liberee !
(selon certaines personnes bien entendu)
A HK, le changement est progressif. Je connais pas bien HK pour te dire vrai. Et toi ?
Non, je connais mal Honk-kong. j’y ai passé une demi-journée en 86 et une journée complète en 2010.
Une journée m’a suffit pour voir deux types d’affichages « séparatistes ». L’un « non officiel », l’autre dans une espèce de musée en accès libre dont l’essentiel de l’expo visait à explique que Honk-Kong est différente de la Chine. Rien à redire là-dessus, juste que cette même expo aurait été impensable à Canton. Je me suis donc dit que Pékin ne contrôlait pas la com comme en Chine. Pas d’autre conclusion sur ces deux instantanés de HK. En 86 j’avais trouvé les gens agressifs, je les ai trouvé cool en 2010. J’ai été aussi impressionné par le fait que les piétons sont incroyablement disciplinés.
Revenons à Taiwan puisque tu connais. Ces accords économiques sont-ils défavorables à Taiwan ?
–Revenons à Taiwan puisque tu connais. Ces accords –économiques sont-ils défavorables à Taiwan ?
Non, economiquement parlant.
Les cas de Hongkong et de Taiwan sont très différents.
Hongkong était une colonie. J’y ai vécu lorsqu’il y avait un gouverneur anglais. Il ressortait des discussions avec les citoyens de Hongkong un certain manque d’attachement national à qui que ce soit. La plupart des gens ne se sentaient évidemment pas anglais mais ils ne se sentaient pas non plus appartenir à la Chine, malgré leur fond culturel totalement chinois. Ce manque était vécu douloureusement. D’ailleurs, ils n’étaient pas citoyens britanniques de plein droit mais « BNO » (British National Overseas) et n’avaient pas le droit de s’installer en Angleterre. En ce sens, le système était colonial et très mal ressenti. Les idées indépendantistes n’ont jamais été prises au sérieux ni à Hongkong ni internationalement. La rétrocession à la République Populaire de Chine a suscité beaucoup de craintes (qui se sont heureusement révélées infondées) mais a certainement mis fin à ce sentiment de malaise : il sont maintenant chinois en Chine et ont une référence nationale précise.
Taiwan est une île chinoise qui a été annexé par le Japon durant 70 ans. La modernité japonaise a profondément influencé Taiwan C’est un sujet un peu tabou à Taiwan…Les vieux taiwanais ont été scolarisés en japonais et parle souvent mieux le japonais que le chinois! Lorsque le Japon a capitulé en 1945, le mouvement indépendantiste avait de nombreux partisans; Taiwan ayant été rendu à la Chine, le Guomindang a entrepris l’élimination physique (l’assassinat) des indépendantistes dans des massacres qui n’ont été dénoncés par personne ( les communistes sont anti-indépendantistes et les Américains étaient alliés du Guomindang). La guerre civile ayant fait de Taiwan la base de repli des forces nationalistes, le régime taiwanais a interdit toute allusion à ces évenements. Encore des chinois qui ont été massacrés dans l’indifférence générale. Por ceux-là, il n’y aucun monument…
Il y aurait de la censure à Taiwan ? Dans une démocratie ?
Il n`y a pas que des chinois qui ont ETE massacres a Taiwan apres 1945, mais aussi des autochtones.
Helun, peux-tu relire mon commentaire STP
Merci à Manubj pour cette importante précision.
A Jean:
Pendant une longue période après 1949, Taiwan a vécu sous un régime d’exception qui a maintenant été levé. Je n’ai pas les dates en tête. Malgré tout, les libertés démocratiques y étaient bien plus fortes que du côté communiste et la pression idéologique y était moins envahissante. La levée du régime d’exception s’y est faite en douceur et sans rien changer à la vie quotidienne des gens a permis d’aborder des sujets tabous.
La censure existe partout. Un livre comme « Notre ami le Roi » de Gilles Perrault a longtemps été interdit en France. Mais le phénomène reste rare dans les pays européens où on préfère exercer une censure douce ( passage à heure tardive à la télé, distribution confidentielle…), pressions sur les éditeurs pour éviter d’aborder des sujets gênants.
En Chine, à l’époque de Mao, quasiment toute la presse étrangère était interdite aux Chinois. Ecouter une radio étrangère pouvait être lourd de conséquences. La Chine s’est énormément libéralisée mais je suis toujours surpris que beaucoup d’étrangers qui vivent en Chine ne soient pas scandalisés par le fait que la Chine considère comme normal de diffuser ses bouquets TV par satellite à travers le monde et dans le même temps interdise à ses propres citoyens de recevoir des bouquets étrangers. J’imagine la fureur des autorités chinoises si les pays étrangers appliquaient cette « réciprocité » toujours réclamée par la Chine! C’est vraiment le « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ».