Connu pour ses appétits aussi bien sexuels que financiers, l’ancien vice-maire de Pékin Liu Zhihua est tombé en disgrâce à cause d’une vidéo compromettante avec une de ses maîtresses.

Parce qu’il ne voulait pas lui rendre ses faveurs, Zhang Yike, une des maîtresse de Liu Zhihua, a filmé en secret leurs ébats dans une luxueuse chambre d’hôtel, avant d’envoyer la cassette aux autorités de Pékin.
Cette pièce ne fait que s’ajouter à la longue liste des faits reprochés à l’ancien vice-maire de Pékin, dont le procès s’est ouvert le 14 octobre devant une cour du Hebei. Ce jugement intervient au terme de deux ans d’enquête sur ce personnage suspecté de mener une « vie décadente », selon l’agence de presse Chine Nouvelle.
Vice-maire de Pékin de 1999 à 2006, Liu Zhihua avait de nombreuses maîtresses et par « commodité » avait construit un luxueux palace dans la banlieue de Pékin, tenu par l’une d’entre elle.
Mais l’homme est surtout accusé d’avoir empoché 7 millions de yuans (environ 700 000 euros) en dessous de table et d’avoir abusé de son pouvoir pour obtenir des contrats pour sa maîtresse Wang Jianrui.
Employée dans une grande société de construction, celle-ci a pu mettre la main sur de gros projets, comme la construction du centre de tennis olympique, grâce à l’aide de son amant, à l’époque responsable de la construction des infrastructures olympiques, avant d’être évincé en 2006.
Ses pots-de-vins ont permis au couple de réaliser des coups fumeux, comme la revente d’un projet inachevé à l’Administration centrale de l’industrie des machines, justifiant ainsi la mise sur pied d’un nouveau projet de développement, pour lequel Liu Zhihua avait sollicité pour lui-même 4 millions de yuans (environs 400 000 euros) et une voiture de fonction.
Ce procès met fin à la spirale. C’est le deuxième personnage aussi haut placé dans la hiérarchie à tomber en disgrâce, après la chute du Secrétaire du parti de la ville en 1995. Des cas qui illustrent la corruption rampante qui mine le Parti en Chine.
Les médias officiels ont rapporté que Liu a pleuré à trois reprises pendant le procès, rappelant à l’audience qu’il avait commencé comme mineur, avant d’être promu au rang de député en charge de la construction. Il a admis la plupart des faits et avoué qu’il avait perdu sa détermination en grimpant dans l’échelle du Parti.
Pas sûr toutefois que ces atermoiements atténuent le verdict des juges au regard de la liste des torts.