Pas de chance pour les touristes venus visiter Pékin ce mois-ci : comme d’autres villes du pays, la capitale chinoise connaît un mois de juillet particulièrement chaud et humide. Sous des températures record, les habitants doivent s’adapter.

Avec trois jours consécutifs au delà des 35°C prévus cette semaine par les services météorologiques, la capitale chinoise connaît actuellement sa deuxième vague de grande chaleur depuis le début du mois de juillet.
La première, au début du mois, avait battu des records. Le 5 juillet, les thermomètres étaient montés à 40,6°C, la plus haute température jamais enregistrée à Pékin en juillet depuis 1951. L’alerte orange du bureau météorologique de Pékin avait été déclenchée.
Dimanche, ce même bureau a déclenché l’alerte jaune, prévenant que ces chaleurs extrêmes étaient prévues pour durer au moins jusqu’à la fin de la semaine.
La directrice des prévisions météo du bureau, Mme Guo Jinlan, a expliqué au China Daily qu’il était rare de constater autant de jours de grande chaleur en juillet.
Et si la température actuelle est moins élevée que celle du début du mois, elle est pourtant d’autant moins supportable qu’elle s’accompagne d’un fort taux d’humidité.
« Comparé à la première vague de chaleur, l’humidité est forte cette fois, a expliqué Mme Guo au China Daily. Elle atteint 80% au lieu des 40% que nous avions au début du mois ».
Conséquence : ces derniers temps, les malaises dus à la chaleur se multiplient, et le centre de soins d’urgence de la croix rouge de Pékin est débordé. 20 ambulances ont été appelées en renfort et de travailleurs supplémentaires ont été mobilisés.
« L’été, nous recevons habituellement deux ou trois patients par jour frappés par des coups de chaleur, a expliqué le directeur du centre, Tian Zhenbiao, au China Daily. Mais ce nombre est monté à dix depuis vendredi ».
Autre record battu en juillet : avec l’utilisation massive des climatiseurs, plus de 15 millions de kilowatts ont été utilisés en tout à Pékin le 23 juillet . C’est 3,3% de plus que le précédent record, établi le 6 du mois.
Dans les quotidiens gouvernementaux, outre des séries de photo de Pékinois assommés par la chaleur et des anecdotes amusantes, on s’inquiète des conséquences de cette température pour les personnes travaillant en extérieur.
Passant souvent la journée sur des chantiers en extérieur, les migrants sont les plus exposés.
« Les allocations chaleur ne sont pas obligatoires et ont particulièrement peu de chance d’être distribuées aux travailleurs migrants », a déclaré Lu Xuejing, enseignante à l’Université Capitale d’Economie et de Business au China Daily.
A Pékin, cette allocation créée en 1960 a été fixée en 2007 à 120 yuans pour les travailleurs exerçant à l’extérieur par des températures au delà de 35 degrés, et à 90 yuans pour les personnes travaillant au bureau par plus de 33 degrés.
Cependant, explique le China Daily, peu d’entreprises distribuent cette allocations, profitant des lacunes légales et du peu de sanctions prises par les autorités en la matière.