Battre son enfant à coups de canne en rotin, lui interdire les amis avant 18 ans et lui faire vivre sans clim en été, voici quelques préceptes d’un père qui provoquent une nouvelle polémique sur l’éducation à la chinoise.

Pour ceux qui trouvaient Amy Chua, surnommée « Tiger Mom » , trop complaisante dans ses méthodes d’éducation, Xiao Baiyou va vite devenir une référence.
« De nos jours, les parents chinois sont trop mous ; ils ont abandonné la méthode traditionnelle chinoise de bonne éducation » explique cet homme âgé de 47 ans dans les médias chinois, qui ont tous sauté sur ce nouveau porte-drapeau de la sévérité au foyer.
« Les enfants de moins de 18 ans sont comme des animaux et ne peuvent distinguer le bien du mal » poursuit Xiao Baiyou, aujourd’hui homme fortuné grâce à des investissements immobiliers et produits de luxe, selon les médias chinois.
« On ne peut donc leur apprendre que de manière brutale » indique-t-il au China Daily.
Père de quatre enfants, il a surtout battu son fils ( aujourd’hui âgé de 21 ans) de coups de canne devant les trois soeurs cadettes, pour donner l’exemple.
Il a lui-même été fouetté « des milliers de fois» par sa mère mais lui en est reconnaissant dit-il car «C’est seulement en étant battu fréquemment dans l’enfance que l’on apprend la discipline et les bonnes manières. Supporter la douleur aide à renforcer l’esprit, construire le caractère et développer une volonté forte».
«Battre les enfants lorsqu’ils enfreignent les règles est une bonne méthode» assure Xiao Baiyou qui n’a pas hésité à écrire un livre (pas- encore ?- traduit en français) intitulé « So, Brothers and Sisters of Peking University » pour transmettre ses valeurs éducatives.
Des règles strictes
Mr Xiao n’a pas fait que battre ses enfants, il leur a appris la discipline. Des règles militaires car « un père est comme un général, il y a des règles à respecter et une sanction à subir si elles sont brisées ».
La liste des règles est sans fin : pas de boissons sans autorisation, ni de virée dans le frigidaire, pas de climatisation en été, pas d’argent de poche, pas de temps pour jouer, apprentissage des classiques et isolement.
Ses enfants n’ont donc pas été autorisés à nouer des amitiés avant d’entrer à l’université. « Il n’y a aucune raison pour eux de se faire des amis, sans parler d’aller à des rendez-vous amoureux ».
« Wolf dad » par amour
« La canne est un bon objet. Elle fait très mal mais ne casse pas les os. Après avoir resenti cette douleur, les enfants éviteront de répéter cette bêtise » explique ce père modèle dans son livre.
Mais il précise que ce n’est plus la peine de battre ses enfants après leurs 12 ans car à cet âge, ils ont intégré les règles.
Très vite surnommé « Wolf dad », Xiao Baiyou a réussi à faire parler de lui dans tout le pays. La presse s’en est emparée et évidemment le net aussi où, les pour et les contre s’affrontent avec passion.
Car dans le pays de l’enfant unique où tous les espoirs reposent sur lui, l’éducation est un thème qui marche et tous les livres sur ce sujet sont un succès.
Un opportunité en or pour M. Xiao de vendre ses méthodes, son livre est en passe, d’ailleurs, de devenir un best-seller. Il n’hésite donc pas à alimenter le débat malgré les critiques. Ses enfants n’ont pas été malheureux et son surnom lui convient parfaitement explique-t-il: « Les loups ont l’air féroces et brutaux, pourtant ils possèdent une grande sagesse et sont exceptionnellement tendres avec leurs petitsC’est exactement comme moi : ma brutalité est entièrement par amour ».
Huang Tianshu, sa femme, explique d’ailleurs au Global Times que si au début, elle n’appréciait pas la manière de faire de son mari, elle a vite compris l’intérêt de sa méthode. « Il aime communiquer avec ses enfants quand il a du temps. La sanction corporelle n’était qu’un complément ».
« Appeler les châtiments corporels “l’essence de l’éducation traditionnelle chinoise” est tout simplement une distorsion de la vérité », souligne pourtant Zhu Qiang, professeur associé à l’Université normale de Nanjin au Quotidien du Peuple.
« Wolf Dad » balaie les critiques sans hésiter: « l’Histoire me donnera raison ».
…
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Le paragraphe qui évoque les raisons de l’interdiction d’avoir des amis rejoint assez la réalité du concept d’amitié à la chinoise. Énormément de Chinois ne comprennent pas le concept d’amitié comme on le comprend nous, et l’associent irrémédiablement à un intérêt particulier. Impensable pour bon nombre de fréquenter quelqu’un juste parce qu’on apprécie une discussion autour d’un café ou un match devant le petit écran…
– « Mais pourquoi tu fréquentes cette personne ? Qu’as-tu à y gagner ? »
Peine perdue…
ca me rappelle une dispute avec mère.
moi: ma, je pratique les arts martiaux
elle: pourquoi faire?
moi: heu, pour avoir de bonne santé quoi, et puis, je suis vachement plus souple, regardes !
elle: et alors?
moi: ben, c’est bien non?
elle: tu fais ça tout seul? c’est bien !
moi: ben non, j’ai un maître. il est fort!
elle: cher?
moi: faut payer quoi, comme tout.
elle: s’il y a un homme intelligent, c’est bien ton maître ! il t’apprends pratiquement rien, et tu lui donne ton fric ! tu ferais mieux d’ouvrir un business comme le sien, au lieu de perdre ton temps. tiens, le fric que tu lui donnes, donne le moi, je suis ta mère !
Ceci est affligeant voir même insultant pour quelqu’un comme moi, Animateur socioculturel de formation, qui est étudié et expérimenté différentes pédagogies y compris en chine comme professeur.
Je me bats depuis des années pour essayer d’ouvrir une brèche dans l’empire du milieu pour créer des centres de loisirs ou une structure de type centre socioculturel pour apprendre autrement avec d’autres valeurs! et non monsieur Xiao, ce n’est pas en tapant ces enfants et en faisant régner le régime de la peur (les nazis faisaient pareils) à la maison que vos enfants seront mieux que les autres chinois!
ca peut paraitre affligeant, mais je pense qu’il sera arrogant de vouloir donner des leçons d’éducation aux gens d’un pays grand et vieux comme la chine, alors que son propre pays connait une véritable crise en la matière(d’éductaion). des coups, tous les enfants en reçoivent en chine. ca fait 3000 ans que ca dure. il y a seulement 100 ans, les grandes familles nobles avaient encore leur baton sur l’autel de la maison. un peu comme les grecs qui avaient une statue d’un dieu pour bénir la maison. mais le baton, c’était pour donner des coups. quand le chef de famille décidait d’en faire usage, il fallait bruler des ancents durant l’assemblée extra-ordinaire, convoquée par le chef de famille. Ce monsieur veut visiblement rétablir ces habitudes d’un autre age. ce ne sont pas des méthode de nazi, mais, à une lointaine époque où peu de gens savaient lire, c’était celle qui marchait.
c’est seulement depuis 10 ou 15 ans que certaines familles dans les grandes villes veulent éduquer autrement. mais, attention, il y a coups et coups. une fessée et un coup de baton ca ne fait pas les memes effets. maintenant, c’est plutot des paroles. comme avec ma mère par exemple. des coups, j’en ai reçu pas mal, mais par mes grands parents, issue d’une ancienne grande famille féodale.
je désaprouve totalement ce genre de méthode brutale et inutile, étant donné le niveau actuel d’éducation, des paroles bien placées suffiraient. je désaprouve, également la mentalité de rendement des « relations ». si tu as une relation, faut que ce soit « rentable » ! c’est vraiment … chiant !
c’est pas que je me la joue chauvin, mais je crois que, si les parents chinois doivent éduquer leurs enfants, avec d’autres valeurs, ils la trouveront tous seuls. je dirais meme qu’ils l’ont déjà trouvée. mes neuveux ne sont pas battus, et s’en sortent plutot bien. mais qualifier les méthodes d’éducation ancestrale de méthode nazi, c’est un peu déplacé.