A trente ans, comme beaucoup d’autres musiciens français expatriés, Jean-Sébastien Héry se produit régulièrement avec son groupe sur la scène Pékinoise. Sauf que lui chante en chinois et s’amuse avec les sonorités de divers instruments locaux. Zhang Si’an sera en concert ce soir au Jiang Jin Jiu.

Jean-Sébastien Héry et la Chine, c’est déjà une vieille histoire : cela fait dix ans qu’il y séjourne régulièrement. « Six ans en tout, entre Pékin, Taiwan et Shanghai, estime-t-il. Et depuis 2006, cela fait quatre ans sans discontinuer« .
Débarqué ici « un peu par hasard, parce que (sa) soeur y était« , Jean-Sébastien se laisse fasciner par la culture et la langue chinoise, qui produisent sur lui un « choc culturel« .
Passionné de musique, il découvre dès son premier séjour en 2000 une scène locale florissante.
« Avant je connaissais la musique des restaurants chinois, comme tout le monde, raconte-t-il. Mais bon, ça ne m’intéresse pas, de même que toute la musique pop chinoise : tant au niveau des paroles que de la musique, c’est vraiment sans intérêt« .
Loin de ce qu’il appelle la « culture de supermarché », Jean-Sébastien rencontre alors les personnages émergents de la scène folk (sa préférée) des années 2000 : Xiao He, Wan Xiaoli, etc.
Très vite, il commence à jouer avec eux, et découvre une culture musicale qui s’est développée rapidement depuis les pionniers des années 1980.
« Ce que j’aime ici c’est que l’on a la possibilité de jouer et de faire des rencontres facilement dans le milieu de la musique. Ce n’est pas comme à Paris, il y a beaucoup moins de barrières entre les gens, et moins de concurrence aussi; on peut plus facilement se développer« .
En chinois dans le texte
Auteur, compositeur, Jean-Sébastien se met alors à écrire des textes en chinois, à travailler son style, et dès 2006, il commence à se produire régulièrement à Pékin.
« Au début, je chantais en français, anglais, espagnol, mais très vite j’en ai eu marre et j’ai eu envie de chanter en chinois. C’était vraiment nouveau à l’époque. Et puis je trouve que comme la langue est structurée différemment, il y a des choses que les autres langues ne peuvent pas exprimer ».
Travaillant à côté comme interprète, Jean-Sébastien a mis en musique plusieurs poèmes chinois classiques, parce qu’il était touché par les idées qu’ils renfermaient.
« Je suis resté tellement longtemps ici qu’il ya une partie de la pensée chinoise qui est rentrée en moi, et plein de choses qui sont devenus naturelles« , assure-t-il.
Au niveau musical, la musique de Zhang Si’an, déjà plaquée sur huit disques, est une sorte de folk très coloré, parfois mélancolique.
Avec ses acolytes venus à Pékin des quatre coins du monde (Afrique, Amérique, Xinjiang…), il utilise un grand nombre d’instruments, dont bien évidemment des instruments chinois, comme le Zhongruan et le Hulusi.
Et ce n’est pas tout, car Zhang Si’an n’est pas le seul projet musical de cet hyperactif musical : Jean-Sébastien Héry sévit dans plusieurs autres groupes, dont « The Amazing Insurance Salesman« , qui vient de remporter le concours Beijing Battle of the Bands.
Zhang Si’an sera en concert ce soir avec son groupe au Jiang Jin Jiu (entre Gulou et Zhonglou) à 21H, et le 16 octobre au Nanlouguxiang Festival.
Le Myspace de Zhang Si’an
Le dernier album de Zhang Si’an est en téléchargement gratuit ici.
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